
Hamza BENSATEM, 25 ans, Président de l’ADEPAPE 13 depuis fin 2019. Il est à ce jour l’un des plus jeunes représentants des ADEPAPE au niveau nationales
Issu d’une fratrie de 4 frères et une sœur, d’une famille entassée dans les quartiers nord de Marseille, j’ai eu la chance d’être accompagné par l’Aide Sociale à l’Enfance jusqu’à mes 21 ans.
Durant mon enfance, j’étais selon les équipes qui m’entouraient un enfant « turbulent », « agressif », « perturbé ». On m’a déscolarisé jugeant que j’étais incapable de vivre en société puis orienté vers une classe, en effectif soi-disant réduit, « en adéquation » avec mes problématiques.
Ne trouvant aucune structure adaptée, on m’a baladé entre Embrun, Briançon, Font-Romeu et Marseille. J’ai vécu dans plusieurs structures complètement différentes et particulières. J’ai rencontré des équipes éducatives qui parfois n’avaient plus envie, parfois employaient des mots très durs. Je me suis souvent senti triste, seul, abandonné… on me destinait à devenir un futur délinquant sans ambition. Ce furent les pires années de ma vie.
Puis avant mon adolescence, de retour à Marseille, j’ai rapidement été orienté vers une nouvelle structure de l’ASE, une structure qui m’a offert la possibilité de construire ma vie en mettant en place les moyens nécessaires afin que je puisse réussir mes projets. Un membre de ma famille et moi-même sommes sortis de notre contexte familial, nous avons tous les deux obtenu le bac avec mention. Lors de ma préparation pour quitter le dispositif de l’ASE, j’ai pris contact avec L’ADEPAPE 13 qui m’a accompagné et en a facilité ma sortie. J’ai décidé de rejoindre cette association de «pair-aidant(e)» afin de pouvoir me sentir utile et rendre ce que l’on m’a apporté.
Aujourd’hui, L’ADEPAPE 13 est une seconde famille où nous partageons les valeurs d’entraide, de respect et de tolérance. Alors, que serais-je devenu sans l’ASE ? Sans doute un délinquant endurci, peut-être un fugueur éternel ? L’ASE est imparfaite, mais c’est un bout de ma vie. Elle est encore présente, elle m’accompagne à chaque pas. Elle fait de moi ce que je suis et elle aura probablement un rôle déterminant sur ce que je déciderai de devenir.
Le mot de Hamza :
Quand on voyage vers un objectif, il est important de faire attention au chemin. C’est un chemin parfois irrégulier et caché mais il nous enseigne la meilleure façon d’y parvenir. Il nous enrichit à mesure que nous avançons. Gardons bien les yeux sur la ligne d’arrivée et non sur l’agitation autour de nous. Et n’oublions pas que les seules barrières qui existent sont celles que nous nous mettons dans la tête. Mobilisez-vous, rejoignez-nous afin de faire porter la voix des jeunes anciennement accueillis à la protection de l’enfance.